Depuis samedi, un poids sur la cage thoracique. J'ai du mal à respirer.

   A l'origine de ce problème psychosomatique, une angoisse. L'angoisse pour moi est un sentiment constant. La terreur moins. Plus forte, plus vive mais ephémère. Voilà ce qui m'est arrivé samedi. Un choc, la terreur. L'appaisement. Le tout suivit de ce poid dont je ne me défais pas encore.

   A l'origine un accident. Pas moi. Plus choquant encore.

   Alors attention sur la route, les jeunes mais aussi les moins jeunes.

  La rentrée... Je suis plus motivée que jamais. Je vais régulièrement à tous les cours, je lis, je travaille et tout va bien. Du moins jusqu'à maintenant.

   Voilà les premiers exposés qui me tétanisent. J'étais fière de mon assiduité et tout d'un coup je n'ai plus qu'une envie: disparaître, m'envoler ou m'enfouir au choix. Mes angoisses me reprennent. Parler devant une classe entière, ça je sais faire. Mais pas devant une classe universitaire. Peur de ne pas être à la hauteur. De raconter n'importe quoi . De faire des analyses dignes d'une classe de primaire.

   Une étincelle d'espoir. J'ai toujours réussi. Même si j'ai du m'y reprendre à deux fois, même si la note obtenue était à la limite du suffisant. Alors il faut que je m'y mette. Que je travaille. Et ensuite advienne que pourra.

   Voilà  quelques mois que j'ai disparu de la planète internet. De la planète tout court, me semble-t-il.

   Je commence, je goûte, je découvre ma nouvelle vie. Pas si différente finalement. Je pensais que ma vie prendrait un sens nouveau, que ma détérmination serait plus grande et plus forte. Pas déçue. Simplement je me rends compte que ces changements existent bel et bien mais à une moindre échelle. Plus de présences aux cours, plus d'organisation. Pas grand chose, mais un début de structures pour moi.

   Et parfois en rentrant chez moi, un éclair de lucidité. Tiens! Une rue inconnue. Mais non en fait, plus maintenant. Maintenant c'est chez moi.

   Chez nous.